Direction ma Mayenne, Saint-Denis d’Anjou, son clocher, son label « Petites cités de caractère », ses 1500 habitants et son ancienne école privée métamorphosée en logement/atelier de culture.
C’est une belle histoire, celle d’une famille, la mienne, qui décide de rénover l’ancienne école privée du village et de s’y installer. Une école que ma fille, quelques années auparavant, fréquentait en tant qu’élève tout comme beaucoup d’anciens de Saint-Denis d’anjou. Pour ce projet, le faible budget travaux oblige à doper la créativité laissant la part belle au système d et aux objets détournés ! avec une enveloppe de 8000 €, l’école est devenue un espace de vie premium.
Une des clés d’un projet réussi est la projection et l’anticipation
Première étape, il faut ouvrir l’espace en cassant la cloison. Une fois cassée, nous prenons conscience du volume impressionnant ! compte tenu de la hauteur sous plafond, j’opte pour un plancher chauffant (rayonnant jusqu’à 180 cm de hauteur, évitant ainsi que la chaleur se sauve au plafond). Une des clés d’un projet réussi se trouve dans la projection et l’anticipation. Par exemple, ici j’ai passé deux conduites pour pouvoir éventuellement un jour y raccorder un poêle bouilleur au plancher chauffant. J’ai opté pour une dalle de béton-auto- lissant, pour une mise en œuvre simple et parfaite, en prenant soin de bien laisser un joint de dilatation pour prévenir des fissures. L’isolation d’origine au plafond est constituée de 10 cm de laine de roche. Je la conserve et ajoute simplement une seconde couche d’isolant mince. Comme c’est un produit étanche à l’air, pour éviter la condensation, j’isole quand même une partie du plafond avec de la laine de verre pour laisser respirer la pièce.
Fenêtres : juste celles qu’il faut !
Pour les fenêtres, nous avons choisi de les conserver pour le moment. Amortir une fenêtre est long, plusieurs dizaines d’années ! Ici l’environnement est calme (pas de route, pas de voisins) et l’exposition, est/ouest, n’amène pas trop de froid. En revanche je condamne certaines fenêtres avec un cordon de silicone (inutile d’avoir huit ouvrants dans une même pièce) pour limiter les déperditions. Les fenêtres sont peintes en noir pour accentuer le coté industriel, d’autant plus qu’il s’agit d’une pièce lumineuse que les couleurs foncées ne vont pas desservir.
Mélange d’époques et de matériaux
J’ai utilisé une astuce pour alléger visuellement l’espace en peignant une armoire de la même couleur que le mur (effet caméléon). Par souci d’économie mais aussi de cohérence avec le lieu, à partir de deux anciennes estrades, j’ai réalisé une grande table de salle à manger et une table basse. Comme clin d’œil à l’école, au sol, j’ai noyé une armature métallique en forme de marelle dont les cases sont remplies de ragréage teinté dans la masse. La base des bibliothèques est faite de béton banché brut et la partie haute est construite à partir des anciennes fenêtres. Ce mélange d’époques et de matériaux vient casser les codes et évite le côté trop rustique du projet. Dans une des bibliothèques se trouve un cabinet de curiosité fait d’objets anciens liés à l’école.
Lieu de vie et d’échanges
Au fond de la pièce un atelier de travaux manuels de couture a été installé. Il est séparé de la salle à manger par un meuble sur roulette, lui-même surmonté d’une ossature de verrière (sans carreau). Cette cloison légère devient donc mobile de façon à adapter la taille de la pièce à chaque situation. Et enfin, cerise sur le gâteau, un éclairage indirect au plafond offre une lumière douce et augmente l’effet de volume et de luxe. Mission accomplie !
Jean-Christophe Griselin
Les clés de la métamorphose
Projet : transformation d’une ancienne salle de classe en pièce à vivre. Réalisation d’un salon, d’une salle à manger, d’un atelier de couture et d’une chambre d’amis Surface : 90 m2 Prix de la rénovation : 90 € le m2 (travaux réalisés par mes soins) Durée des travaux : 4 mois