A
première vue, ce studio de
30m2
suscite
des interrogations. Est-ce la bonne affaire si proche d’un couloir
aérien
? Bony, jeune investisseur, vise la location courte durée. Pas
facile de récolter
des commentaires positifs dans ces conditions et pourtant…
Direction
Bordeaux à la découverte d’un bien des années soixante-dix qui
est victime des vibrations des réacteurs des Boeing et Airbus qui
décollent et atterrissent à l’aéroport
de Bordeaux-Mérignac.
Ce balai incessant d’avions au-dessus de la tête des locataires ne
favorise pas le projet de location courte durée et Bony en a des
sueurs froides. Quelles solutions ? Faire
d’une
nuisance sonore son
allié,
une source d’inspiration pour métamorphoser son logement et
atteindre son objectif de remplissage. Comme il est difficile de se
protéger
des vibrations, décision est prise de transformer ce défaut
en avantage. Je compare ce problème de bruit, difficile et coûteux
à résoudre
à un violent courant marin. Pourquoi risquer de se noyer en nageant
contre celui-ci alors qu’il suffit de se laisser porter ?
La
proximité
avec
l’aéroport
donne une information essentielle sur le profil des locataires :
beaucoup
seront des…
voyageurs. Il s’agit donc de créer une forte identité
à ce lieu. Le fil conducteur ? L’état d’esprit : l’excitation
que les futurs passagers ont plusieurs jours avant le grand départ.
Il faut donc leur offrir ce qu’ils
attendent :
un
avant-goût de leur voyage !
Un
mobilier qui invite au voyage
Ce
studio plonge le voyageur dans un univers onirique lié à
l’aéronautique. Le ton est donné
avec cette image d’avion
gigantesque dont la profondeur est accentuée
en y intégrant
un élément
3D : un plan bar qui semble prolonger l’aile
de
l’engin. Les miroirs au-dessus du lit sont ovales et valorisés
par une bande de couleur foncée
rappelant les hublots et les peintures du fuselage. Le plafonnier
n’est
autre qu’un vieux casque en cuir avec des lunettes d’aviateur
trouvées
à 30 euros sur internet. Les lampes au-dessus du bar rappellent
celles
utilisées
par les agents de pistes qui assurent
l’assistance
au déplacement
des avions sur les aires de circulation du tarmac. Le mobilier est
lié
au
monde du voyage avec une table
basse inspirée
d’une
malle de transport. Enfin
les fenêtres sont ornées d’un
adhésif
représentant
une ancienne carte du monde, que le soleil anime tout au long de la
journée.
Ainsi nous préservons l’intimité
du voyageur tout en l’invitant au voyage. Dans le projet, le lit
devait donner l’impression d’être dans les airs, de voler
avec un rétroéclairage
et un pied central en retrait, mais le budget travaux n’a pas
permis de réaliser cette fantaisie.
Jouer
le jeu à fond avec une casquette de stewartCe
premier investissement qui semblait périlleux a permis d’ouvrir
tous les champs du possible en terme de créativité. Certes les
travaux ont été plus longs que prévus
à cause
d’un
artisan débordé,
des matériaux
en commande indisponibles, mais rien de bien surprenant dans le cadre
d’un chantier de rénovation.
Pour
finir en beauté, j’ai
recommandé
à Bony de
porter
une casquette de Stewart pour faire les check-in check-out de ses
clients avec
de grands gestes
comme s’il était dans un avion et d’offrir un petit cadeau de
bienvenue
à
l’instar d’un
avion en polystyrène
à
2,28
euros les 12 ! L’heure du bilan sonnera bientôt, mais il est
certain que ce studio récoltera de bonnes notes !
Les clés de la métamorphoseAppartement de 30m2 proposé en location courte durée dans la région bordelaise
Objectif : créer un maximum de valeur pour les clients
Durée de la conception du projet : 8 heures via Skype
Coût des travaux : 16 000 euros (meubles et conception inclus)
Principal défaut du logement : le bruit des avions à cause de la proximité de l’aéroport
Thème retenu : l’aéroport dont le bruit va offrir une expérience immersive aux clients